dimanche 28 avril 2024

ASET-ISIS, MA DÉESSE-GUIDE

 
Isis ailée, tombe de Séthi Ier

Comme je l’ai dit dans mon article précédent, Isis (grec ancien) ou Aset (égyptien ancien) est une Déesse qui m’apparut en rêve dès mon enfance. 💭 Ces rêves étaient d’abord de fréquence très irrégulière, avec de longues périodes d’absence, et d’un contenu assez obscur, très intuitif. Ce n’est qu’après quelques années de pratique et théorie du Paganisme et de la Magie, que ces rêves devinrent plus réguliers et plus clairs à mon esprit, tout en restant très intuitifs, dans le sens où Isis ne me « parle » pas, mais m’envoie des sortes de longs flashes très complets [un peu à la façon du langage des « Heptapodes » dans le superbe film Premier Contact]. Isis m’est d’une très grande aide en Divination, où je sens sa présence dès que je tente d’y voir plus clair dans le Destin ; elle est une extraordinaire conseillère, qui peut m’envoyer des signes très forts quand je fais fausse route, elle est la meilleure pour m’apprendre la patience. 💗

Mais avant tout, je veux essayer de tracer un portrait de cette fabuleuse Déesse : ses fonctions, ses attributs, son histoire, sa mythologie, sa place dans les Arts. Cela restera très résumé, en mêlant les informations issues des spécialistes des religions, d’histoire, avec mes propres remarques. Il y aura une courte bibliographie à la fin.

 

Isis coiffée d'un trône

Isis est à la fois une Déesse liée à la Mort – et plus encore à la Joie de l’Après-Vie des anciens Égyptiens – une Déesse-Mère très énergique et active, une Déesse-Reine personnifiant l’Égypte et le Pouvoir. 👸 Son nom en égyptien ancien est « Aset », qui signifie « le trône », représenté par le hiéroglyphe du trône de profil. 𓊨 L’étymologie de son nom la lie aussi au concept de « lieu, endroit » car elle personnifie le règne, la souveraineté sur une Terre, la royauté et la protection du Royaume. Elle est encore une Déesse magicienne et sage, et une Déesse liée au Ciel. Isis est représentée comme une femme coiffée d’un trône, ou du disque solaire car elle règne sur le Monde 𓇳 , sous la forme de divers oiseaux ou encore d’un serpent dans le cadre de ses actions mythologiques. L’instrument sacré appelé sistre 𓏣 est un de ses symboles, avec la vache (nourricière) et la chienne (liée aux Morts). Mais le principal symbole qui lui est lié est le « nœud d’Isis » ou Tyet𓎬 variante de l’Ânkh 𓋹 mais plus lié à l’Après-Vie et au Sang versé par Isis pour protéger les siens, souvent sous forme d’amulette.

 

Nœud Tyet sous forme d'amulette dans une tombe 

Aset apparaît assez tardivement dans la religion égyptienne (Ve Dynastie) en lien avec l’affirmation de l’unité égyptienne sous le règne divinisé des Pharaons, symbolisés par Osiris avec lequel elle forme un couple royal divin. Elle est autant liée à la Mort sous la forme d’une pleureuse protectrice avec sa sœur Nephtys, que liée à la Vie sous la forme d’une Mère allaitant Horus. Son lien avec la Nature est présent dans d’étonnantes et symboliques représentations : sous la forme d’un arbre allaitant (!!!), ou d’une colline protégeant le tombeau. Isis peut être ailée 𓆃, protégeant de ses ailes de rapace la momie d’Osiris. Cette représentation se trouve souvent dans l’art funéraire et je l’apprécie beaucoup, car elle est à la fois symbolique et belle. Elle est enfin souvent représentée en train de momifier Osiris.

 

Le très étonnant "arbre allaitant", tombe de Thoutmôsis III 

À l’époque gréco-romaine, Isis fut représentée de façon classique comme une femme richement habillée, et assimilée à plusieurs Déesses : Perséphone-Proserpine par son côté « entre la Vie et la Mort », Fortune-Tyché par sa fertilité et son ingéniosité, ou encore Vénus-Aphrodite par l’intermédiaire d’Hathor. Les Grecs, notamment Plutarque (fasciné par le culte et la mythologie isiaques) inaugurèrent le dernier visage d’Isis : la Déesse ésotérique, qui relève son voile pour montrer ses savoirs cachés ; cela permit aussi de passer sous silence les aspects sexuels des légendes isiaques, et les rituels égyptiens les plus complexes. Sous sa forme « hathorique » à tête de vache, Isis fut enfin assimilée à la nymphe Io divinisée après la colère d’Héra. 🐮

Une belle Isis gréco-romaine portant le sistre, Musées du Capitole

Aset est la fille de Geb le Dieu-Terre, et de Nout la Déesse-Ciel. Elle est la sœur et la femme d’Osiris, le Pharaon divin ressuscité par Aset, la sœur de Nephtys qui est plus liée aux pratiques funéraires, la sœur de Seth le Dieu du désert et du désordre. Elle est à la fois la sœur, l’épouse, la mère de différentes versions d’Horus le Dieu-faucon 𓅃 , que les Romains appellent Harpocrate dans sa version d’Horus enfant. Elle adopte Anubis le Dieu-chacal funéraire et est enfin la mère de Bastet, Déesse-chatte protectrice, et des 4 Fils d’Horus qui protègent les viscères des momies. D’autres mythes en font la femme ou la mère de Min, Dieu de la fertilité ; plus tard la femme de Sérapis, fusion d’Osiris et du Dieu-Taureau Apis, à l’époque hellénistique. Les Égyptiens lui associent Sirius 🌟 , étoile la plus brillante du ciel nocturne qui annonce la crue vitale du Nil ; les Romains en firent une Déesse plutôt lunaire car liée aux savoirs ésotériques, mais allant à l’encontre de son côté solaire actif, que je préfère.

 

 Isis (à la tête) et Nephtys (aux pieds) assistent Anubis dans l'embaumement, protégés par une Isis ailée (tombe thébaine)

Contrairement à certains stéréotypes (antiques et/ou modernes) de Déesse Mères et Reines « se contentant » de siéger et de protéger, Isis est une Déesse en action, en mouvement, extrêmement rusée et intelligente, 🧠 tout au long des mythes desquels elle fait partie : la Création d’Héliopolis et le Mythe d’Osiris, célébré pendant les Mystères d’Osiris. On pourrait même dire que sans sa femme et sœur, Osiris ne serait qu’un bon monarque assassiné. Wiki donne des équivalentes d’Isis par syncrétisme, mais personnellement je trouve Hécate-Trivia plus sombre, et Déméter-Cérès trop liée à l’agriculture. Cependant Isis a des points communs avec Héra-Junon, Déesse Reine et Mère elle aussi très active en mythologie, mais plus liée au mariage ; elle peut également faire penser à une autre Déesse très active qui est Athéna-Minerve, mais Isis n’est pas vierge ni réellement guerrière.

 

Une triste et belle Isis-Sirius (Sothis en grec) assimilée à Déméter pour la fertilité, Villa d'Hadrien

La Mythologie d’Aset-Isis est particulièrement riche en rebondissements, grâce à l’ingéniosité de la Déesse faisant d’elle un membre central de la famille osirienne. Cela lui valut une épithète que j’aime beaucoup : Sopdet, l’Efficace, qui est aussi le nom égyptien de Sirius. Ainsi, pour augmenter ses pouvoirs, et plus tard en faire bénéficier les siens, elle vola le nom secret de Rê 🌞 (lié à son Ka, sa force vitale spirituelle) en le menaçant avec un serpent puis en guérissant le Dieu du Soleil avec son propre Pouvoir après qu’elle l’a volé. Sa bonté se retrouve dans le fait qu’elle éleva Anubis 𓁢, fils d’Osiris conçu en adultère avec Nephtys et rejeté par Seth, époux légitime de Nephtys. Isis fut avant tout active dans la résurrection d’Osiris 𓀳, à la suite de l’adultère ayant mis en colère Seth qui tua leur frère. De nombreux papyrus et traités grecs racontent la quête d’Isis des morceaux du corps de son frère-époux, fondant des temples, faisant appel à un âne pour transporter le corps reconstitué, se lamentant avec Nephtys pendant les funérailles sous forme de pleureuses pour qu’Osiris revive. Ainsi, dans l’épisode suivant, elle peut s’accoupler avec la momie, sous la forme d’un milan (rapace de taille moyenne) exécutant des danses, pour concevoir Horus qui reprend la charge royale ; d’où les représentations d’Isis protectrice ailée.

 

 Isis et Nephtys ailées protégeant la momie d'Osiris qui renaît, Temple d'Hathor à Dendérah

En tant que Mère, Isis protège des scorpions et des serpents (créatures de Seth), car elle protégea Horus enfant ou Harpocrate de Seth par des actions, des paroles, des lamentations, des quêtes incessantes. Toutefois, encore à cause des tromperies du Dieu du désert 𓁣 qui provoqua Horus, celui-ci décapita sa mère. À la suite de cela, une autre légende dota Isis d’une tête de vache empruntée à Hathor car cela se situait dans une ville adorant cette seconde Déesse. Hathor est une Déesse plus « classique » de l’Amour, la Beauté, la Joie, la Musique 🎼 , ce qui fait que deux types de féminité sont réunies en Hathor-Isis. 

 

Isis-Hathor à tête de vache

Cette riche mythologie s'épanouit dans de nombreux temples : une vingtaine en Égypte, une douzaine en Grèce et Turquie (Asie Mineure), une dizaine en Italie. Isis devint une véritable « Déesse nationale » égyptienne, d’abord en Basse-Égypte au Nord, puis dans la Haute au Sud suivie par la Nubie. L’immense Temple d’Isis de Behbeit El-Hagara, dans le Delta, était au cœur d’une véritable « ville d’Isis », un Iséum au sein de l’Isiospolis diront les Grecs et les Romains, composé d’immenses blocs de granit sculptés alors que cette roche est extrêmement dure. Le culte y insistait beaucoup sur Isis comme principale artisane de la résurrection d’Osiris. Le temple plus tardif de Philæ, à la frontière avec la Nubie, très connu et superbement conservé, fut sauvé du lac de barrage d’Assouan grâce à l’UNESCO, preuve de son importance mondiale. Isis y est vénérée comme une Divinité multiple, primordiale, sous sa forme ailée, dans un immense temple central, parmi de nombreux monuments de Divinités et d’époques diverses sur une île sacrée 🏝 . Les Mystères d’Osiris à Philæ, pendant le mois de Khoiak à la fin de la crue annuelle du Nil, insistent quant à eux sur l’Isis funéraire, pleureuse, rejouant ses actions pour qu’Osiris ait une mort digne d’un Pharaon. 

 

L'incroyable Temple d'Isis à Philæ

Les Mystères d’Isis sont bien plus récents que ceux d’Osiris et datent des Lagides. Ils suivent une structure classique gréco-romaine : des festivités publiques joyeuses, pendant que se déroule une initiation sous forme de Cultes à Mystères. Ces Mystères seraient un syncrétisme entre ceux d’Osiris et les Mystères d’Éleusis, tournant tous autour de la Mort et de l’Après-Vie, et se passaient à Saïs dans le Delta. Comme souvent dans ce genre de cultes, le rituel et les enseignements se composent d’une descente souterraine, une Lumière en pleine obscurité, puis une remontée sous forme de renaissance. L’initié était revêtu de plusieurs tuniques colorées correspondant aux révélations, que l’on retrouve dans certaines représentations gréco-romaines d’Isis. On en lit un récit complet dans L’Âne d’or, d’Apulée. Dans les temples, égyptiens comme gréco-romains, les offrandes étaient quotidiennes, sous la forme d’habits de la statue et d’eau sacrée. Isis est présente aussi dans les autels privés, et dans les rêves. Les Romains lui ajoutèrent une fête : celle du Navigium Isidis ou Navigation d’Isis, pour protéger les navigateurs. 

 

Un très beau bouclier ou égide, en forme d'Isis protectrice, époque lagide

Un des aspects du culte d’Isis qui m’a le plus frappé, est son adoration en de nombreux lieux et à de nombreuses époques, faisant d’elle une véritable « Déesse de l’Espace et du Temps » universelle 🌍 . Cela peut paraître courant au sein du syncrétisme polythéiste, mais Isis eut bien plus de succès que d’autres Divinités, sans être systématiquement assimilée à d’autres Déesses. Il ne s’agit pas vraiment d’une conséquence politique, même si les Lagides jouèrent un certain rôle dans la dissémination de son culte, car les Égyptiens ne furent pas impérialistes contrairement aux Romains et ne possédèrent jamais toute la Méditerranée. Je pense qu’Isis répond à un besoin spirituel : celui de contenir en elle plusieurs archétypes féminins, la Reine, la Mère, la Guérisseuse ou Magicienne, la Veuve, l’Active (ou Guerrière). Son statut de Reine et Mère, régnante et protectrice, lui fit transcender les frontières, les différences linguistiques, culturelles, religieuses, les millénaires. La Sagesse d’Isis et sa ruse en font une Déesse populaire dans les magies antiques. 

 

 Représentation de pleureuses dans une tombe

Son culte s’installa en Grèce avant l’époque hellénistique, et s’implanta d’autant plus que les Lagides possédaient toujours des terres autour de la mer Égée. Le culte officiel des Lagides acheva de donner à Isis une fonction de Déesse universelle, en écrivant des arétalogies, longs textes sous forme de litanies, avec des formules répétitives commençant par « je suis », « moi je » listant les nombreuses actions et épithètes de la Déesse. Son culte apparut en Italie avant la conquête des terres hellénisées, et fut florissant dans tout l’Empire Romain jusqu’en Germanie. Isis était très populaire chez les femmes, offrant une image féminine forte et indépendante aux Grecques et Romaines infériorisées. 

 

Le mignon Temple d'Isis de Pompéi

L’extrême richesse des mythes, des cultes, des fonctions d’Aset devenue Isis, la firent résister plusieurs siècles à la christianisation ✝ , car son culte survécut jusqu’à la conquête musulmane au VIIe s. Sous sa forme de Déesse-Mère allaitant Horus-Enfant, elle influença durablement le Christianisme sous la forme de la Vierge Marie allaitant l’Enfant-Jésus, car il n’y a quasiment aucune autre Déesse représentée ainsi. Après la christianisation, le nom d’Isis survécut pendant le Moyen-Âge sous la forme d’une Reine car elle ne pouvait plus être Déesse. Christine de Pizan en fit une figure allégorique, symbole de fertilité et de souveraineté féminine. 

 

Isis allaitant Horus, période tardive

Le renouveau des connaissances antiques à la Renaissance fit d’Isis une Reine d’Italie, et son mythe se retrouve peint en plein Vatican dans les appartements des Borgia, se disant descendants d’Horus ! 😳 Isis devint aussi une version féminine du Trismégiste [fusion de Thot, Hermès et Mercure et inventeur mythique de l’alchimie, que j’adore également]. Les textes romains antiques, affirmant l’universalité du culte d’Isis, furent récupérés par l’Allemagne (du Saint-Empire à l’Empire Allemand) et par la France (Royaume puis République) pour se réclamer de la présence d’Isis. Elle devint inventrice de la bière 🍺 , assimilée à la glace (Eis en allemand) et à l’Hyperborée, ou encore présente à Paris sous la forme « par Isis », près d’Isis. Ces étymologies inventées prouvent néanmoins la force intacte des mythes isiaques. 

 

Isis enseignant le savoir ésotérique au Trismégiste (gauche) et à Moïse (droite), appartements Borgia au Vatican

Après la Renaissance, l’ésotérisme occidental fit d’Isis un pâle Principe Féminin lunaire 🌙 éloigné de sa mythologie si active, même si elle reste une Reine de la Nature. Deux opéras 🎶 marquent cette époque : Isis de Lully (musique) et Quinault (paroles) raconte la légende d’Io divinisée en Isis après plusieurs épreuves initiatiques causées par Junon ; La Flûte enchantée (Die Zauberflöte) de Mozart et Schikadener met en musique les rituels de la Franc-Maçonnerie, qui font d’Isis et Osiris le couple régnant sur la Lumière, atteinte après les habituelles épreuves initiatiques. Au milieu de toutes ces nouvelles légendes, rites et grades ésotériques, Isis sous sa forme grecque voilée devient une allégorie de la Nature 🍃 révélée par les Sciences, d’après Goethe et Schiller, fusionnée avec Artémis à plusieurs seins pour symboliser la Fertilité. Les Révolutionnaires en firent l’équivalent féminin de l’Être Suprême, tandis que Victor Hugo renouvelle son côté funèbre en l’associant à sa vision de Lilith. 

 

Cette étonnante Fontaine de la Régénération représente Isis, pendant les fêtes révolutionnaires de l'Être Suprême

Isis passe inévitablement dans les innombrables occultismes contemporains (jusqu’à son assimilation à Mona Lisa dans le Da Vinci Code !), et dans le Néo-Paganisme dont je fais partie, souvent sous la forme de la Déesse-Mère présente dans la Wicca. Sa forme voilée ésotérique coexiste avec la personnification de la Nature, même si la Déesse agissante que je préfère revient en force récemment sous l’influence des courants féministes. 

 

Isis guidant Néfertari, dans sa tombe à Thèbes, une représentation très juste d'Isis comme guide

Pour terminer sur ma pratique et mes croyances : je pense ne jamais avoir été monothéiste, et j’ai assez vite abandonné le « duothéisme » de la Wicca. Néanmoins, Isis est la seule Divinité qui m’accompagne depuis avant mes débuts dans le polythéisme, et il est vrai que cela peut passer pour de l’hénothéisme, c’est-à-dire une Divinité principale dans un système polythéiste. Il m’est arrivé de moins penser à Isis, de moins faire appel à elle, mais elle ne m’a jamais fait défaut, ni pour m’envoyer des signes ni en Divination, elle est vraiment « l’Efficace » ! 😍 J’essaye d’avoir une certaine régularité dans mes demandes, de ne pas lui demander n’importe quoi non plus ; je lui fais des offrandes avec régularité, du lait, du miel, de l’encens, des poèmes. Pour autant, elle ne réclame pas des prières incessantes, des poèmes interminables, des offrandes immenses ou des rituels compliqués. Aset-Isis est, elle veille, elle protège, elle conseille, et pour cela je ne la remercierais jamais assez. ❤💙🥰

 

 La finesse incroyable de l'Isis ailée du sarcophage de Ramsès III au Louvre

Bibliographie : Laurent Bricault et Françoise Dunand sont incontestablement les spécialistes français des cultes isiaques, égyptiens et plus tardifs. Les principales hymnes et prières ont été traduites en français [on dit « une hymne » quand il s’agit d’un texte religieux]. L’ouvrage de Florence Quentin Isis l’éternelle est un bon résumé de son influence de l’Antiquité à nos jours. Les ouvrages antiques d’Apulée, Diodore de Sicile, Ovide, Plutarque, Tacite, se trouvent facilement en français même en format poche. En anglais je recommande John Gwyn Griffiths, et d’un point de vue néo-païen, les classiques Drawing down the Moon de Margot Adler et The Triumph of the Moon de Ronald Hutton. J’ai en ma possession Isis Déesse-Mère de Rome et d’Égypte de Lesley Jackson, traduit en français aux éditions Danaé, dont j’écrirai une critique dans un autre article.

Merci d'avance pour votre lecture et vos commentaire de ce long article ! Alco 😘

 

Une dernière Isis ailée : celle du sarcophage de Toutankhamon

mardi 16 avril 2024

MON PARCOURS SPIRITUEL : 1 « AVANT LE PAGANISME »

Comme je l’ai dit dans mon message de bienvenue, mes premiers articles seront entre autres consacrés à mon parcours spirituel. Mon propos sera divisé en 5 articles, selon les évolutions et les groupes que j’ai rencontré. Ce premier article raconte ma spiritualité pendant mon enfance et mon adolescence, avant de découvrir mes spiritualités actuelles. 👶

 

 

Aussi loin que je me souvienne, certainement comme beaucoup d’enfants, j’ai ressenti une Harmonie avec la Nature, les paysages, les Éléments, les animaux (notamment les chats 😻, que l’on adore dans ma famille) et végétaux ; plutôt sous la forme d’entités multiples, distinctes mais reliées, formant un Tout mystérieux. Doté d’une imagination débordante, d’une certaine sensibilité, toujours extrêmement curieux, j’ai aussi eu quelquefois des expériences avec des Esprits, des « fantômes » 👻, des présences… Pour autant, je ne suis pas un nostalgique de l’enfance, car j’ai subi tôt la cruauté (influencée par les parents…) des enfants les uns envers les autres, l’injustice, les différences de traitement pour des raisons arbitraires ; ce qui m’insupporte au plus haut point. [si j’avais une nostalgie, ce serait plutôt celle du collège, cette époque où on était idiots autant qu’aventureux, et toujours partants pour des bêtises ! 😜]

Du point de vue familial, au-delà du « Catholicisme officiel » mélangé à de l’athéisme républicain, c’était très mélangé. Du côté de ma mère, un gros héritage très catholique – audacieux mélange andalou-breton – qui s’entrechoque avec des histoires de pratiques magiques, de « superstitions », qu’elle nous racontait parfois mais à l’époque je n’y prêtais pas trop attention ; je le détaillerai évidemment dans d’autres articles. Du côté paternel, le vieux fond catholique de l’Ouest fut remplacé par une laïcité républicaine plus ou moins athée, avec une pointe d’anticléricalisme. Il arrive que, pour choquer des connaissances un peu coincées, mon père se dise « païen » plutôt qu’athée. Je ne lui ai pas encore demandé si cela avait une signification plus profonde pour lui, mais je suppose qu’inconsciemment il m’a influencé, certes moins fortement que les histoires maternelles.

Cependant, je fus baptisé bébé sur les supplications (j’exagère à peine !) de ma grand-mère paternelle, pourtant très peu croyante et jamais pratiquante… À cause de deuils familiaux, ma sœur et mon frère furent baptisés selon leur envie pendant l’adolescence, avec catéchisme et communion, car l’ambiance de la paroisse était très bonne, même si mon père n’était pas hyper d’accord. Et pourtant, je sais pour en avoir un peu discuté avec eux que ma fratrie est à peine plus croyante en Dieu que moi ! 😉

 

Mais revenons à moi. La Musique 🎼, que je pratique depuis mon enfance, m’a profondément marqué dans ma pratique spirituelle. C’est malheureusement rare même aujourd’hui, mes premières expériences de transe ont eu lieu en écoutant et jouant de la musique ; je joue principalement du classique, mais j’écoute de tout, sans m’orienter spécialement vers les musiques dites « de transe ». La Musique m’influença encore plus quand je me mis au début de l’adolescence à jouer de ce qui allait devenir mon instrument principal : l’orgue à tuyaux, celui qu’on trouve dans les églises ! [même si dans de nombreux autres pays, jusqu’au Japon, on en trouve dans plein d’édifices « profanes »]

Inconsciemment, je pense qu’il y a un lieu entre mon attirance vers l’orgue, et ce que ma mère a nommé plus tard ma « période mystique » 😇. En effet, au début de mon adolescence, je me suis intéressé pendant quelques années de façon presque obsessionnelle aux religions en général. Bien sûr, la société et l’enseignement mettant l’accent sur les monothéismes « abrahamiques », j’ai lu la Bible puis le Coran, ainsi que des explications, des résumés, sur tel point qui me posait problème. Globalement, je trouve que l’Ancien Testament oscille entre des aventures incroyables (Moïse quand même !) et une morale épouvantable et ennuyeuse à lire (la loi juive, ouille). Le Nouveau Testament porte un message bien moins violent voire un peu niais, mais très déformé par les Apôtres… Le Coran me semble un mélange de mysticisme incompréhensible (de l’avis même du grand spécialiste Jacques Berque), de sagesse bien trouvée et d’une morale aussi pesante que celle de la Bible ; il est beaucoup plus difficile à lire et à comprendre, les fameux versets « violents » sont non seulement peu nombreux mais peuvent s’interpréter de multiples façons. ✝☪✡

 

Un exemple d'orgue "profane" : cet orgue se trouve actuellement dans la chapelle du château de Frederiksborg (au Nord de Copenhague) mais il fut construit en 1610 pour la salle de bal du château de Brunswick-Wolfenbüttel (centre de l'Allemagne).

Contrairement à un certain nombre d’intellectuels et d’artistes, j’ai toujours été assez indifférent aux rituels catholiques (ou orthodoxes) certes très élaborés avec une bonne dose de belle musique, mais aussi interminables, dans une ambiance parfois étouffante selon la communauté, et assenant des « leçons de vie » pas très subtiles… Parmi les « pratiquants au moins mensuels », je n’ai pas eu besoin de creuser beaucoup pour entendre des opinions rétrogrades (et encore je suis gentil) sur tout un tas de sujets, sans parler de l’omerta sur les abus internes... 😡 Parfois je me dis que si je revenais à une religion abrahamique, je serais plutôt protestant « européen », car ils ne triturent pas les textes pour leur faire dire n’importe quoi, et leurs rituels sont simples (je ne parle pas des évangéliques américains, complétement sectaires !)

En jouant de l’orgue aux offices et aux messes, j’ai pu d’un point de vue mystique et spirituel apprécier la force d’un rituel bien mené, beau, où tout est à sa place, en accord avec l’énergie du groupe et du lieu ; mais aussi, plus rarement, voir des communautés renfermées, étouffantes, mesquines, et globalement une morale très hypocrite (aime ton prochain sauf s’il est comme ci ou comme ça, une hiérarchie dépravée te bassine avec des leçons de vie, etc.) 🙄


Ce livre fit partie de ceux qui me firent découvrir les merveilles de l'Égypte antique ☥💘
 

À la même époque (une adolescence bien remplie !), ma curiosité toujours aussi envahissante me fit m’intéresser aux civilisation, mythologies, religions antiques, étant déjà passionné d’Histoire. Ma passion pour l’Égypte antique datait de mon enfance, renforcée par les innombrables merveilles archéologiques et leur amour des chats. Je découvris les Grecs et les Romains à l’adolescence donc, puis les Gaulois/Celtes, Nordiques, Mésopotamiens, Perses, Indiens, etc. plus tard. Je trouvais – et trouve encore – ces légendes, « contes », Mythes, bien plus divertissants, variés, que les « Livres saints » monothéistes : des mythologies racontant la Vie autant que la Mort, l’Amour autant que le Sexe, la Sagesse autant que la violence, avec une quantité incroyable d’épisodes et de rebondissements ! Ces récits délivrent une morale claire mais rarement binaire, racontée d’une façon bien plus subtile et moins enfantine que dans la Bible. 📚

Pour terminer de complexifier ma situation à la fin de l’adolescence, je m’intéressais aux rêves. En effet, depuis mon enfance, quelques mois après sa mort prématurée, je rêvai de façon irrégulière de ma grand-mère maternelle, qui parfois me délivrait un « message » difficilement compréhensible mais qui me laissait une forte impression. J’en parlais un peu à ma mère qui me conseilla plus tard de lire Freud à ce sujet. Je rêvai aussi quelquefois d’une figure féminine pouvant s’apparenter à une Déesse, que j’assimilai à Isis sans pour autant me considérer à l’époque comme (néo-)païen. Je parle de « rêves » mais cela me laissait plutôt une impression de « visite nocturne », pour ma grand-mère autant qu’Isis.

 

C’est difficile de tirer un « bilan » de la spiritualité de mon enfance et adolescence car déjà c’est lointain, et à cette époque je ne pensais pas comme maintenant. J’avais autant l’impression de découvrir plein de choses que de m’éparpiller. Y aurait-il une cause « spirituelle » (très secondaire) à la maladie qui me frappa à la fin de l’adolescence et me précipita dans le Paganisme et la Wicca ? La suite au prochain épisode ! 😘 Alco

vendredi 12 avril 2024

Message de bienvenue

 Chères amies, Chers amis, Bien chers tous, 👋


Soyez les bienvenus sur mon blog. Sous le pseudonyme d'Alcofrybas Beltaine (abrégé Alco), que j'expliquerai plus tard, je suis présent sur la "paganosphère" de Facebook depuis de nombreuses années. Après avoir écumé quelques forums, quelques groupes, et avoir constaté que les nouvelles règles du réseau social ne permettent plus de longs textes, je me suis décidé sur conseils d'amis à ouvrir ce blog, pour mettre mes partages en un endroit dédié.

Pour faire une courte description : je suis païen, polythéiste, wiccan éclectique, je pratique aussi la Magie/Sorcellerie, la Divination, tout cela plus ou moins depuis la fin de mon adolescence, il y a presque 18 ans, ce qui peut donner une idée de mon âge 😉 J'habite en Touraine, une terre qui m'est chère 😍

Je suis passionné d'Histoire, d'Arts notamment la Musique, de Patrimoine, et bien sûr de spiritualités, et je posterai sur tous ces sujets, à un rythme entre hebdomadaire et mensuel. Je parlerai de différentes spiritualités (anciennes, modernes, résurgentes) qui m'ont inspiré, de Divinités et Esprits auxquels je crois, mythologies, pratiques, fêtes païennes... Je partagerai enfin des articles de presse et d'autres blogs qui me semblent intéressants, avec mes commentaires, sans oublier des réflexions philosophiques autant que des blagues 😜

Il m'arrivera aussi de parler de protection de la Nature, de droits sociaux, en lien avec mes spiritualités. Je ne suis membre d'aucun parti, aucune association politique, ce qui ne m'empêche pas d'avoir des idées !

Parmi mes premiers posts, il y en aura sur mon parcours spirituel, en anonymisant au maximum car le but est un retour d'expériences avant tout, pratiquer en groupe "IRL" reste une immense chance malgré les mises en garde 😊


Merci d'avance de votre attention, de vos abonnements et commentaires, et à bientôt en ce doux Printemps 😘💚 Alco

ASET-ISIS, MA DÉESSE-GUIDE

  Isis ailée, tombe de Séthi Ier Comme je l’ai dit dans mon article précédent, Isis (grec ancien) ou Aset (égyptien ancien) est une Déesse...